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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 20:04

 

"UN CHAMP D'HONNEURS"

 affiche Art et Chapelles

Installation et suite dessinnée

Chapelle Saint Aubin de Chateaupanne

Chapelle St Aubin 

Installation : Cinq pommiers déracinés sont suspendus à quelques centimètres de leur terre natale. En miroir, cinq grandes toiles peintes et dessinées racontent l'arbre, ses mouvements, sa légèreté, son énergie vitale. Au centre , un poème de Philippe Roy illustre une suite de dessins sur le corps..." les héros anonymes, soldats inconnus, absents, oubliés, laissés-pour-compte, disparus."

 

Qui si je criais, entendrait donc mon cri parmi les ordres des anges ?

Ainsi commence la première des Élégies de Duino de Rilke achevées en 1912.

Interrogation prémonitoire du poète, témoin de l'avenir, avant les grandes tourmentes et les charniers du XXème siècle.
Quel écho ce cri pourrait-il rencontrer aujourd'hui? Qui pourrait l'entendre, à part les Anges ou les Morts?
C'est la grandeur de l'artiste, comme celle du poète, de nous aider à entendre et à voir. Et Serge Crampon nous le démontre ici avec maîtrise et humilité. Car c'est non seulement son cri né de son histoire personnelle qui retentit dans cette chapelle, mais bien celui de tous les héros anonymes, soldats inconnus, absents, oubliés, laissés-pour-compte, disparus.
Ces arbres morts sortis de la nuit, d'une beauté tragique, nous disent la vie, ce qu'elle a été, ce qu'elle est, ce qu'elle sera : un lieu de mémoire dans l'action. Toutes ces figures absentes sont comme une question et l'élan de ces lignes enlacées leur faisant face est à la fois le geste et la réponse. Le souffle enfin donné au silence, le temps devenu palpable dans l'espace. Et c'est ainsi que l'artiste tient sa place dans la lutte incessante contre l'oubli et la fatalité de l'histoire : pour effacer la douloureuse cicatrice entre l'oeil et le souvenir, pour que de ce cri advienne le chant.


Ne laissons pas périr ceux qui sont tombés.

Face aux arbres, morts seulement de l'oubli,

La mémoire est là sur ces grandes toiles,

Non comme la mémoire lisse du miroir,

Mais comme celle douloureuse et persistante

De l'antique silex sur l'innocence.

Ces formes sont plus qu'un visage absent,

C'est une histoire qui se tait.

Leur silence sur la toile nous parle

Et c'est leur plainte que nous voyons.

 

Philippe Roy, avril 2012.


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Installation Chapelle St Aubin de Chateaupanne. MONTJEAN SUR LOIRE.


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  Vernissage

Art-et-Chapelles 4554

 

vitraux

 chronique052

 

Art et Chapelles 

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